La nébuleuse Alma, Luc Blanvillain, L’école des loisirs

La nébuleuse Alma, Luc Blanvillain, L’école des loisirs

Un roman contemporain et intime qui scrute les pensées profondes d’une ado en passe de basculer dans l’âge adulte.

Alma aime regarder ses chaussures. Le jour où elle a embrassé Robin, elle se souvient parfaitement de celles qu’elle portait. Elle se rappelle aussi s’être précipitée chez Jade, son amie de toujours (mais depuis quand au juste ?), son binôme complémentaire (pas toujours sur la même longueur d’onde), sa confidente privilégiée (est-ce réciproque ?) pour partager son trop-plein d’émotions et ses hormones en ébullition.

Elle garde un souvenir aigu de la douche glacée prise avant même d’avoir pu dire un mot dans la chambre. « C’est fini entre nous », lui a signifié avec froideur Jade. « Ennui, gamine, égoïste, superficielle » sont les autres mots de rupture prononcés, laissant Alma dans le désarroi le plus total, une nébuleuse opaque et vertigineuse. Pourquoi s’est-elle fait jeter ainsi ? Avec Robin, son amoureux, Octave, son petit frère, M. Sudre, son prof de français, Alma va chercher des réponses.

Les pensées d’Alma scrutées

Dans le Cœur d’Alice, Luc Blanvillain avait embarqué le lecteur dans la tête et le cœur de son personnage. Il réitère l’opération avec Alma et prouve une nouvelle fois sa maîtrise de l’introspection qui ne laisse aucun répit au lecteur. Les pensées d’Alma sont bousculées, décontenancées, chamboulées, déprimées, émoustillées, exaltées, émerveillées, contrariées… et sonnent juste.

L'école des loisirs
256 pages, 15,80 €.

Entre remise en question, comique de situation, alphabétisation et manifestation, Alma cherche, à son rythme, à comprendre, ce qu’elle a fait d’irréparable. Dans sa quête viendront s’immiscer Verlaine, Shakespeare et Camus qui l’aideront à leur façon. Serge et Laurence qui la feront tomber haineuse. Touati, Fatoumata, Ramza… et Faroudja qui lui feront oublier ses chaussures. Des questionnements et des prises de conscience, aussi, qui font grandir, forcément.

La constellation d’émotions que traverse Alma n’empêchera pas pour autant son « Moi Sherlock Holmes » de continuer à mener l’enquête. Le dénouement éclairera le roman d’une dimension intime et sociétale très actuelle. Reste au lecteur à reconstituer les indices distillés tout au long de l’intrigue et qui, comme Alma, lui ont échappé.

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