Le parapluie

Mercredi 14 septembre à TAKAlire…

Busé est toujours à l’heure. Moi, toujours en retard. « La voilà » crie-t-elle à sa maman. Sa maman est turque. Elle ne maîtrise pas très bien le français mais ose prendre de mes nouvelles puis laisse sa fille « jusqu’à trois heures et demie pour l’orthophoniste ».

Du haut de ses sept ans, Busé est très à l’aise. « Oh, t’as amené des nouveaux livres ». Je lui propose d’en choisir un pour le lire toute seule maintenant qu’elle sait lire. « Non, c’est toi qui lis. » Je négocie un compromis (une page chacune) qui se révèle inutile puisque son dévolu tombe sur un album sans texte.

« C’est beau », s’émerveille-t-elle devant les images. Je suis d’accord avec elle. Moi aussi je trouve que les illustrations sont très jolies. On dirait des tableaux. Je lui explique que c’est à elle d’imaginer une histoire.

Je l’aide à détailler la première image, l’interroge sur la saison. « C’est l’été? ». Je lui montre l’arbre dehors avec les feuilles vertes. De quelles couleurs sont-elles dans le livre ? « Elles sont jaunes et il y a du vent ». Une fois l’automne trouvé, elle tourne la page et se met à lire les images avec enthousiasme. Moi je n’ai plus qu’à écouter, commenter, acquiescer.

« Je vais l’emporter » signifie-t-elle une fois le livre terminé. Preuve qu’elle l’a aimé. Je lui propose d’en lire un autre. « Non toi ».  Têtue la miss. Je cède. Elle écoute attentivement la nouvelle histoire, mais pour aujourd’hui, c’est Le parapluie qui a gagné la partie.