Acide Summer, Christophe Lambert, Milan

Le zoom de Livresse. Une odyssée de trois jours à la croisée des chemins dans un festival mythique : rock’n’roll !

« J’avais le choix entre les 30 ans de la chute du mur de Berlin et les 50 ans de Woodstock », raconte Christophe Lambert. Féru de cinéma et de pop culture pop américaine, l’écrivain n’a pas hésité une seconde et a opté pour le festival légendaire qui fête ses 50 ans cet été.

L’auteur jeunesse a rarement l’habitude de répondre à des commandes, mais « l’image d’Épinal d’un demi-million de chevelus qui se rassemblent dans un champ pour écouter de la musique » l’a rapidement inspiré. Avec un préalable cependant. Pas question d’édulcorer ce festival et l’époque. « Le sexe et la drogue ne sont pas des thèmes souvent abordés en littérature jeunesse, mais je ne me voyais pas peindre en couleur pastel cette période troublée et je ne me suis pas censuré. »

La quête de la femme insaisissable

Guerre du Vietnam, amour libre, drogue, droits civiques… Pour peindre socialement cette Amérique de la fin des années 1960, Christophe Lambert va d’abord mettre sur le chemin de son héros John Huston, une grande blonde aux bleus nommée Pénélope, dont il tombe fou amoureux. Mais la belle disparaît aussi vite qu’elle est apparue. Le jeune homme pendant les trois jours qui vont suivre n’aura plus de cesse que de la retrouver. Avant d’y aboutir, il croisera la route d’un ancien combattant du Vietnam qui a perdu un œil et ses guiboles, un drogué enrôlé dans la triste famille du criminel Charles Mandson, un black panther…

Chaque rencontre donne lieu à des histoires dans l’histoire qui coupe la quête du jeune héros embourbé dans la boue, mais leur dimension historico-dramatique documentée, dans laquelle les utopies se brisent au contact de la réalité, compense largement ces pauses imposées.

À la fin, du livre, l’auteur raconte dans une postface le making of du roman révélant sa dimension mythologique. « Je ne sais plus comment Ulysse s’est imposé à mon esprit, mais une fois qu’il était là, je n’avais plus qu’à dérouler la pelote. » Cette clé de lecture donne une autre saveur au récit qui ne se boude pas.

Acide Summer, Christophe Lambert, Milan, 236 pages, 14,90 €. Dès 15 ans.

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